Héroïne de la résistance Andrée Dumon du réseau Comète est décédée

News

Le 30 janvier 2025, Andrée Dumon est décédée à l'âge de 102 ans à Nivelles. Andrée Dumon a fait partie, dès son jeune âge, du réseau d'évasion Comète, qui pendant la Seconde Guerre mondiale, a aidé des centaines de pilotes alliés et des résistants à fuir vers l'Espagne.

Andrée Dumon est née en 1922 dans une famille de médecins à Uccle. Lors du déclenchement de la guerre en 1940, la jeune Andrée Dumon, alors âgée de 17 ans, se tourna, tout comme sa famille, contre l'occupation allemande. Au cours des premiers mois de la guerre, Andrée Dumon travailla pour le Service de Renseignements et d'Actions Luc-Marc, dans lequel son père était impliqué. Luc-Marc collectait des renseignements qu'il transmettait à la Sûreté de l'État à Londres, laquelle les envoyait ensuite au gouvernement belge en exil et au commandement allié.

En 1941, Andrée rejoint le réseau Comète, où l'autre jeune héroïne de la résistance Andrée De Jongh – nom de code “Dédée” – jouait un rôle majeur. Andrée Dumon adopta le nom de code “Nadine” pour éviter toute confusion avec son homonyme.

Durant l'occupation, le réseau Comète a aidé des centaines de pilotes britanniques, australiens et américains abattus à s'échapper via un itinéraire clandestin allant de Bruxelles à Paris, puis à travers les Pyrénées vers l'Espagne. De plus, le réseau Comète a également fait passer des résistants et des agents des Renseignements et Actions belges vers le Pays Basque espagnol.

Andrée Dumon s'occupait de l'itinéraire entre Bruxelles et Paris sur la route d'évasion. En tant que jeune fille apparemment naïve, elle accompagna plusieurs dizaines de pilotes dans le dangereux trajet en train jusqu'à la capitale française. En tout, environ 3 000 résistants ont collaboré au réseau Comète en Belgique, en France et en Espagne. Près de 700 d'entre eux furent arrêtés, et 300 membres du réseau Comète ne survécurent pas à la guerre.

Andrée Dumon et sa famille furent également arrêtées en août 1942 après avoir été dénoncées. Pour Andrée Dumon, cela marqua le début d'un long calvaire qui la conduisit de la prison de Saint-Gilles aux camps de concentration de Ravensbrück et Mauthausen. En mai 1945, Andrée Dumon – très marquée – rentra à Bruxelles. Son père n’a pas survécu à la guerre.

Le réseau Comète bénéficie d'une reconnaissance internationale, notamment dans le monde anglo-saxon, où des centaines de pilotes doivent leur vie au travail dangereux de "Nadine" et "Dédée". Le réseau clandestin de Comète servira par la suite de source d'inspiration pour des séries télévisées, ainsi que des films.