Extrémisme

Extrémisme islamiste

La Sûreté de l'Etat étudie le phénomène depuis plusieurs décennies. L'attention pour l'extrémisme au sein de l'islam n'a pris de l'ampleur dans l'opinion publique qu'au cours des dernières années.

Seule une minorité de musulmans adhère à ce type d'extrémisme. Un groupe encore plus petit se montre militant et seuls certains d’entre eux acceptent de recourir à la violence dans leur pratique religieuse.

Leur nombre global a augmenté au cours de la dernière décennie. Les processus de radicalisation individuels ne trouvent pas tellement leur origine dans les mosquées. La mauvaise influence provient davantage d’initiatives locales menées par des personnes nées et élevées en Belgique et propageant des idées radicales.

Les musulmans extrémistes se réunissent souvent de manière informelle chez des particuliers,  dans des clubs de sport ou des restaurants.

Certains extrémistes musulmans tentent de pousser publiquement leur interprétation de l'islam. Par exemple, ils vont intimider les femmes qui ne respectent pas un code vestimentaire spécifique ou décourager la vente d'alcool dans certains quartiers. Cela va à l’encontre de la coexistence harmonieuse des communautés religieuses et ethniques.

Le salafisme

Le courant extrémiste islamiste le plus populaire en Belgique est le salafisme. Il veut réglementer la vie en société et individuelle par le biais de règles religieuses strictes. Les salafistes rejettent la démocratie, la législation 'laïque' et des principes fondamentaux tels que la liberté de religion et l'égalité entre hommes et femmes.

Jusqu'il y a quelques années, l'extrémisme islamiste se manifestait principalement dans les grandes villes. De nos jours, des activités extrémistes islamistes ont également lieu dans les petites villes et communes.

Bien que ces activités locales semblent parfois fonctionner de manière indépendante, elles montrent des liens avec des initiatives similaires ailleurs dans le pays ou dans les pays voisins. L'extrémisme islamiste qui s'est développé en Belgique existe également dans nos pays voisins.

La Sûreté de l'Etat collabore avec ses partenaires nationaux et locaux pour surveiller l'extrémisme en général et le salafisme en particulier. Ceci se fait principalement avec les instruments du Plan R(adicalisme).

Pour avoir une vue nuancée du salafisme, consultez la brochure : "Salafisme en Belgique : mécanismes et réalité".

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Extrême gauche

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Actuellement, la Sûreté de l'Etat suit ces groupes politico-idéologiques dans le contexte de "l'extrémisme" et non du "terrorisme".

Le service est également attentif à l'évolution du milieu anarchiste. Ces dernières années, diverses activités illégales ont été identifiées, telles que des tags, des dégâts à des immeubles d’entreprises et à des bâtiments publics, des tentatives d'incendie avec dégâts matériels à des véhicules, des immeubles de bureaux, du matériel de chantier, ...

Des mouvements de protestation axés sur des thèmes plus généraux tels que l'antimilitarisme, les droits des animaux, l'environnement, le soutien aux personnes sans-papiers ne sont pas suivis par le service en tant que tel. Le service tente de détecter et de surveiller les tentatives d'infiltration de ces mouvements par des éléments extrémistes.

La menace qui émane actuellement des groupes extrémistes de gauche est limitée.

 

Extrême droite

Concernant l'extrême droite, la Sûreté de l'Etat s'intéresse à trois phénomènes : l'activisme anti-asile, anti-immigration et anti-islam, les groupes d'action nationalistes et les mouvements néo-nazis et skinhead potentiellement violents.

L'activisme anti-asile, anti-immigration et anti-islam

La crise de l'asile de 2015-2016 et ses débats, ainsi que la vague d'attentats terroristes à Paris, Bruxelles et dans d'autres villes européennes, ont conduit au développement d'un discours anti-immigration et anti-islam devenant le thème principal de l'extrême droite en Belgique.

Dans d'autres pays européens, des phénomènes tels que PEGIDA ou d'autres mouvements ont récemment été créés et prétendent défendre leur «propre population». Ces mouvements d'extrême droite optent souvent pour des manifestations et d'autres moyens d'action classiques, comme la propagande sur Internet et les médias sociaux. Il existe un risque de confrontation entre l'extrême droite et l'extrême gauche lors de manifestations ou d'autres événements de ces groupes.

Les groupes d'action nationalistes

Outre l’activisme anti-immigration et anti-islam, un phénomène relativement nouveau a émergé au cours de ces dernières années : les mouvements identitaires ou groupes d'action nationalistes. Ils défendent une 'identité' propre face à ce qu’ils qualifient 'd’islamisation croissante' ou de 'progression de la mondialisation'. Il s'agit souvent de groupements relativement petits qui mènent des actions particulièrement médiatiques. En Allemagne, ils ont occupé la Porte de Brandebourg à un certain moment.  En Sicile, ils ont bloqué des bateaux d’ONG pour empêcher le sauvetage de réfugiés en mer.

En Belgique, nous avons vu des groupes similaires apparaître. Schild en Vrienden en est un exemple.

Les mouvements néo-nazis et skinhead potentiellement violents

Ces dernières années, le mouvement skinhead d’extrême droite est devenu un phénomène relativement marginal en Belgique. Son noyau dur ne compte que quelques dizaines de skinheads tout au plus. Les concerts néonazis se font plus rares et attirent un public sans cesse réduit. Les skinheads extrémistes entretiennent toutefois des contacts transfrontaliers. Ils se rendent à des concerts dans des pays où le risque de poursuites est considéré comme le plus faible, comme en Europe de l’Est.

La Sûreté de l’Etat suit également certains «groupes d’action», plus petits, d’inspiration néonazie. En effet, le risque qu'ils passent à des actions violentes existe, comme ce fut le cas avec l'organisation BBET (Bloed, Bodem, Eer en Trouw), condamnée par la Justice.